ENTRETIEN D'EMBAUCHE
Vous voulez travailler pour un nouvel employeur : il a vu votre CV et vos expériences professionnelles : on vient de vous proposer un entretien.
Voici quelques suggestions qui vous aideront pour que votre entretien se déroule aussi bien que possible : comment préparer votre entretien, le langage corporel, la présentation des échecs, le problème de l’âge…
ÊTES-VOUS PRÊT POUR UN ENTRETIEN ?
Vous voulez travailler pour l'entreprise, ils ont vu vos références, et ils vous ont proposé un entretien. Vous voulez le poste. Voici quelques suggestions qui vous aideront pour que votre entretien se déroule aussi bien que possible.
Préparation à l'entrevue :
une préparation minutieuse est indispensable ; c’est important pour vous de vous mettre en confiance pour faire une impression très positive à vos interlocuteurs.
1. Ayez les bonnes informations logistiques. Horaire, lieu, nom de l’intervieweur et sa fonction.
2. Faites vos recherches. Sachez-en autant que possible sur l'entreprise : taille, activités, les différents emplacements, états financiers (rentabilité), la gamme de produits et de services, etc. Le site web de la société et son rapport annuel sont deux très bonnes sources.
3. Faire des recherches complémentaires. Assurez-vous que vous avez les données clés sur votre employeur actuel et sur vos employeurs les plus récents.
4. Faire encore plus de recherches. Demandez à d'anciens collègues de vous parler de votre personnalité professionnelle. Qu'est-ce qu'ils admirent le plus? Essayez de trouver quelques défauts aussi. Vous serez ainsi mieux préparé pour les questions du type «quelles sont vos plus grands défauts» ou «si je devais travailler avec vous...».
5. Préparez des questions. L'employeur voudra travailler avec vous si vous correspondez au poste proposé. Vous devez aussi profiter de l'occasion pour vous assurer que l'entreprise correspond à vos attentes.
6. Entrainement (voir ci-dessous). Prenez le temps de passer en revue certaines de vos réponses. Ne pas trop répéter, mais faites en sorte d’être en confiance.
7. Présentez-vous convenablement. Tâchez de savoir quelle est la culture de l’entreprise en matière de code vestimentaire. En cas de doute, adopter une tenue stricte, jamais décontractée. Dans tous les cas soyez soigné le jour de l’entretien.
Ce sur quoi vous devez vous entrainer :
Lors de l’entrainement pratique pour une entrevue, vous devez vous concentrer particulièrement sur la façon dont vous répondez aux questions.
1. Soyez descriptif. Ne vous contentez pas de répondre par «oui» ou par «non» aux questions. Mais évitez les "sur-réponses". Faites des réponses chaleureuses mais concises.
2. Vendez-vous à l'intervieweur, mais sans exagération ou en racontant des mensonges. Vous êtes là pour vous vendre, jouer votre propre partition et expliquer pourquoi vous êtes le candidat de la situation. Mais il ne faut pas paraître arrogant.
3. Évitez de faire des remarques négatives au sujet de votre employeur actuel ou d'anciens employeurs ou collègues. Cela ne fera que se projeter sur vous dans l'interview.
4. Être déterminé et motivé. Faites bien comprendre que vous voulez le poste, même si on vient de vous donner des informations qui donnent un nouvel éclairage sur l’offre. Soyez positif : vous aurez le temps d'évaluer l'opportunité de nouveau à froid.
5. Ayez un langage corporel positif, et maintenez une bonne posture, ne croisez pas les bras, soutenez le regard de votre interlocuteur et ayez une poignée de main franche.
Souvenez-vous : Attendez-vous à des questions inattendues. Nous vous conseillons de prendre un temps pour réfléchir. Il est également tout à fait acceptable d'admettre que vous n’avez pas la réponse à tous les sujets.
FAITES ATTENTION À VOTRE LANGAGE CORPOREL !
Le langage corporel en dit long sur votre personnalité, en particulier votre attention et le respect envers la personne à qui vous parlez. Alors que le langage du corps envoie un message subtil, c'est celui que votre patron va certainement chercher. Suivez ces directives :
• Ne vous tenez pas trop près.
• Ne faites pas reculer votre interlocuteur.
• Asseyez-vous délicatement sur votre chaise, et tenez-vous droit.
• Concentrez vous sur la personne à qui vous parlez et ne laissez pas errer votre regard autour de la pièce.
• Gardez vos jambes immobiles.
• Ne pas jouer avec votre stylo, des clés ou d’autres objets.
UN PEU D'ÉCHEC...
Mettez un peu d’échec dans votre présentation.
Pourquoi parler de ses erreurs ? Une expérience professionnelle se compose toujours de succès et de passages moins faciles : un marché mal appréhendé, un manager avec lequel vous n’avez pas réussi à établir un mode de travail constructif, des collaborateurs que vous n’avez pas réussi à remotiver… La valeur d’un parcours est certainement directement liée aux succès avérés, mais elle l’est tout autant à l’analyse faite des échecs et à la capacité de rebond. Un recruteur expérimenté connait bien tout cela. Evitez donc de noyer le poisson : dans le recrutement comme dans les affaires, la confiance c’est capital !
Parler librement de ses erreurs suppose d’avoir préparé le sujet. C’est une bonne manière pour démontrer sa maturité, sa capacité à analyser les situations: vous crédibilisez votre position sur ce qui peut – ou ne peut pas - vous convenir.
Avoir pris du recul sur une expérience professionnelle non concluante, c’est clairement donner de la valeur à tout son parcours. En parler librement, c’est démontrer qu’on peut avoir confiance en vous.
Comment parler de ses échecs ?
Identifiez la ou les raisons majeures de l’échec : typologie de clientèle, de culture d’entreprise, de positionnement hiérarchique, le conjoint qui ne s’est pas fait à la région… Énoncez-les clairement et directement à votre interlocuteur. Proposez-lui de vérifier avec quelques noms de contacts qui attesteront de vos dires. Votre capital confiance vient de grimper d’un coup ! Enchainez sur du positif « pourquoi vous pour le poste évoqué » en restant bien-sûr sincère pour éviter de renouveler un échec…
"A MON ÂGE JE NE VAIS PAS VOUS INTÉRESSER"
Ce matin, un consultant en recrutement vous contacte et vous propose un poste d'encadrement alors que vous débutez dans votre parcours professionnel... ou vous sollicite pour un poste de terrain alors que vous êtes aujourd'hui déjà responsable d'un service. Dans un premier réflexe, vous écartez l’opportunité en estimant qu’elle « n’est pas de votre âge », et que vous n’avez donc aucune chance d’être retenu par l’entreprise au final.
Et si, au-delà des apparences et de la surprise causée par cette approche, cette opportunité était finalement bien celle qui vous permettrait de continuer à évoluer dans votre parcours professionnel ?
Ne vous arrêtez pas à l’énoncé de l’intitulé du poste. Une fonction de « Responsable » ou de « Directeur » ne demandera pas le même niveau d’expérience et ne représentera pas le même intérêt selon son périmètre réel : taille des équipes à encadrer, volume d’affaires à gérer... Posez toutes les questions nécessaires afin de bien cerner quels sont les enjeux stratégiques liés à ce poste, plutôt que de vous arrêtez à l’idée préconçue que vous pouvez en avoir.
Le début et la fin d’une carrière correspondent généralement au moment où vous n’avez pas encore d’enfants. Ou, à l’inverse, au moment où ceux-ci deviennent plus indépendants. Votre mobilité géographique peut alors être facilitée. Un argument de poids pour convaincre des entreprises au rayonnement national, voire international, puisque des missions à l’expatriation sont alors envisageables.
L’entreprise qui recrute demande 5 ans d’expérience ; vous n’en avez que 3, et vous vous sentez pourtant à la hauteur du poste décrit. Apprenez à valoriser ce qui, dans votre parcours professionnel et personnel peut être transposé au sein de cette entreprise : la tenue de la comptabilité d’une association prouve votre rigueur, l’encadrement d’équipes sportives montre votre capacité à travailler en équipe...
L’entreprise qui recrute demande 20 ans d’expérience ; vous en avez plus de 30, mais l’envie de vous lancer dans un nouveau challenge vous démange et le poste vous paraît tout à fait vous correspondre. Si l’entreprise n’a qu’une vision court terme de son activité, il sera sans doute difficile de la convaincre. En revanche, si elle a une bonne vision de ce que sera son développement dans les prochaines années, elle aura en tête de recruter des collaborateurs capables d’accompagner son développement. Votre capacité à transmettre vos savoir-faire et savoir-être, votre vision stratégique ou l’expertise technique que vous avez acquise pourront la convaincre du bien-fondé de votre candidature.
NB : Lors de votre entretien, votre parcours étant conséquent, soyez vigilant à ne pas être trop long dans la présentation de votre CV. Préparez et synthétisez plutôt des arguments ciblés, en rapport avec le poste concerné, et illustrez-les d’exemples précis tirés de votre expérience professionnelle.
Insistez sur ce qui vous distingue des autres candidats : la maîtrise d’une langue étrangère, la connaissance d’une norme, un agrément de sécurité... sont autant d’éléments qui peuvent vous qualifier pour un poste, au-delà de la simple durée de votre parcours.
Laissez la discussion ouverte au moment d’aborder la rémunération. Si vous avez moins d’expérience que ce qui est exigé, vous ne pourrez peut-être pas complètement prétendre à la rémunération annoncée. A l’inverse, si votre expérience est plus longue, ne considérez pas d’emblée que vous allez « coûter trop cher » à l’entreprise. Discutez avec l’entreprise de l’enveloppe initialement prévue pour ce poste, et mettez-la ensemble en perspective de ce que sera l’avenir de votre collaboration.
Gardez à l’esprit, lorsque vous étudiez une opportunité professionnelle, que l’entreprise appréciera votre candidature en mettant en balance votre niveau de compétences et d’expérience, vos attentes en termes de rémunération et la vision de ce que vous pouvez vous apporter mutuellement à court et à plus long terme.